Les conseils des médecins et spécialistes

Florian Meier de la pharmacie Adler à Winterthour nous explique pourquoi les cystites touchent de nombreuses femmes et nous présente les alternatives aux antibiotiques.
L'infection urinaire désigne une infection des organes responsables de l'excrétion urinaire. La plupart du temps, ce sont des bactéries qui sont à l'origine de cette infection. Les bactéries parviennent jusqu'à l'orifice extérieur de l'urètre suite à une infection par contact et migrent dans l'urètre. Une fois arrivées dans la vessie, elles peuvent y provoquer une inflammation, également appelée cystite.
Si l'inflammation n'est pas traitée pendant un certain temps, les bactéries peuvent remonter jusqu'aux reins par les voies urinaires supérieures et déclencher une pyélonéphrite. Les bactéries peuvent provenir de notre flore intestinale ou nous être transmises par notre partenaire lors d'un rapport sexuel. Les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes par les infections urinaires. La raison est simple: leur urètre étant plus court que celui de l'homme, les bactéries peuvent se frayer un passage jusqu'à la vessie beaucoup plus facilement. Une inflammation des voies urinaires peut parfois rester inaperçue si elle n'atteint pas la vessie et ne provoque aucun symptôme.
Mais la plupart du temps, elle se manifeste chez les adultes par une douleur ou une sensation de brûlure à la miction, ainsi que par un besoin pressant d'uriner sans évacuation d'urine. Dès que l'infection a atteint la vessie, l’abdomen devient souvent douloureux. En revanche, des démangeaisons ou pertes vaginales ne font pas partie des symptômes d'une telle inflammation. Si les voies urinaires supérieures ou le bassinet sont touchés, de la fièvre et des douleurs plus importantes peuvent survenir. Même si ces symptômes sont relativement diffus, une infection urinaire est souvent décelée au fait que les urines sont troubles ou colorées et dégagent une odeur âcre et désagréable.
On constate même parfois la présence de sang dans les urines. On peut également y retrouver des traces de bactéries et de globules blancs.
Bien souvent, une cystite peut disparaître d'elle-même en deux ou trois semaines, en allant régulièrement aux toilettes et sans prendre de traitement particulier. Mais étant donné que les bactéries peuvent remonter jusqu'aux reins, il est souvent déconseillé de ne rien faire du tout. Si l'on veut attendre avant d'aller chez le médecin, il existe quelques remèdes maison très efficaces. Il est toutefois important de savoir que ces solutions peuvent réduire la durée de la cystite et apaiser les symptômes, mais qu'il n’est pas garanti qu’elles fonctionnent chez tout le monde, ni qu'elles feront disparaître complètement l'infection.
A la pharmacie Adler, nous recommandons aux patientes de boire beaucoup et régulièrement. C'est l'un des moyens les plus efficaces pour éliminer les bactéries de la vessie. Il faut boire au moins deux litres par jour et éviter l'alcool, le café et les jus d'agrumes car ils peuvent irriter la vessie. Mieux vaut également ne pas retarder le passage aux toilettes, même si ce n'est pas très agréable.
Il est aussi important de veiller à une hygiène intime soigneuse et adaptée. Après avoir uriné, il faut s'essuyer d'avant en arrière et non l'inverse afin d'éviter que des bactéries intestinales puissent pénétrer dans l'urètre. En matière d'hygiène quotidienne, il s’agit de trouver le juste milieu: une hygiène corporelle trop rare favorise le développement et la croissance des bactéries, mais des douches trop fréquentes altèrent la barrière acide naturelle du vagin, laquelle empêche normalement la pénétration des germes.
Nous conseillons également de prendre des bains de siège: il suffit de se plonger jusqu'aux hanches dans une eau à 36°C, dans laquelle on verse une décoction à base de prêle, de camomille ou de sauge.
On ajoute ensuite de l'eau chaude jusqu'à ce que le bain atteigne une température de 41°C environ. L'application de chaleur sur l’abdomen, sous forme de bouillotte ou de coussin chauffant, peut également aider à apaiser les douleurs. Et enfin, certaines herbes et baies ont des propriétés antibactériennes et diurétiques. Elles sont idéalement à consommer sous forme de tisanes. Les feuilles de busserole s'avèrent notamment particulièrement efficaces pour combattre les germes et inflammations de la vessie et des voies urinaires.
Le genévrier possède lui aussi d'excellentes propriétés diurétiques et convient donc très bien pour rincer les voies urinaires en cas de cystite.
Par ailleurs, il existe des tisanes ou, très agréables à prendre, des dragées pour les reins et la vessie qui contiennent beaucoup de ces plantes médicinales, mais aussi des feuilles de bouleau, des orties, de la réglisse et bien d'autres substances encore. Le jus de canneberge peut également aider à limiter la propagation de l'infection. Les proanthocyanidines contenues dans la canneberge entravent en effet l'adhérence des bactéries aux parois des voies urinaires. On retrouve aussi des proanthocyanidines dans les myrtilles et airelles rouges.

Le D-Mannose est un moyen naturel pour prévenir en douceur les cystites récidivantes. Un médecin spécialiste nous en explique le principe.
La femme et sa vessie, ou plutôt, la femme et les cystites, c'est une histoire sans fin. La nature l'a voulu comme tel. «Chez la femme, l'urètre est très court, il ne mesure que 2 à 3 cm, ce qui favorise la pénétration des bactéries intestinales dans la vessie», explique le Dr Daniele Perucchini, uro-gynécologue à Zurich.
Il s'intéresse à ce sujet depuis 20 ans et dirige son propre centre de la vessie. «Contrairement à l'homme, l'orifice urétral de la femme est situé à proximité immédiate de l'entrée du vagin et du rectum. ». Après la ménopause, le déficit hormonal rend la muqueuse vésicale encore plus fragile aux infections. Dr Perucchini: «Le déficit hormonal local est l'une des principales causes à l'origine de la propension aux cystites après la ménopause. Les rapports sexuels semblent également favoriser la fréquence de ces infections.» Près de la moitié des femmes concernées souffrent de ce que l'on appelle des cystites récidivantes. Le plus souvent, le coupable porte le nom d'E. coli, une bactérie présente dans l'intestin.
La plupart des infections urinaires aiguës sont traitées par antibiotiques. Mais que faire lorsqu'une nouvelle infection s'annonce alors même que la précédente n'est pas encore totalement guérie? Existe-t-il une alternative à la prise d'antibiotiques, qui s'accompagne obligatoirement du risque d'apparition de résistances? Oui, une alternative existe. Elle s'appelle D-Mannose. Il s'agit d'un sucre simple, très semblable au glucose. Le Dr Perucchini possède une longue expérience dans l'utilisation du D-Mannose chez les femmes souffrant de cystites récidivantes. Dans le cadre de sa consultation spécialisée, il présente clairement à ses patientes la possibilité de prévenir les infections urinaires de manière naturelle et efficace. Comment le spécialiste explique-t-il l'action du D-Mannose? «Le D-Mannose est un sucre peu résorbable. Il est éliminé avec les urines à l'état quasi brut et s'accumule donc dans la vessie. De par sa structure chimique, il se fixe aux bactéries et les empêche ainsi d’adhérer à la paroi vésicale. Les agglomérats d'E. coli et de D-Mannose sont ensuite éliminés avec les urines.
Cet effet a été étayé par une étude scientifique. Selon le Dr Perucchini, le D-Mannose est un remède particulièrement bien toléré pour prévenir les infections urinaires, sans risque de développer des résistances, et constitue donc une alternative idéale à la prise répétée d'antibiotiques. L'uro-gynécologue précise toutefois qu'en cas de forte inflammation et si les troubles s'accompagnent de fièvre, le traitement par antibiotiques peut rester nécessaire. Le sucre simple D-Mannose n'influence ni le bilan calorique, ni la glycémie. Il peut donc également être pris par des personnes diabétiques, toutefois après consultation de leur médecin.
Source: En finir avec les cystites, PD Dr Daniele Perucchini, consultation Dr Stutz, 12/2015

Selon Marlies von Siebenthal, médecin-chef spécialiste des troubles vésicaux et intimes à l'hôpital cantonal de Frauenfeld, de nombreuses infections urinaires peuvent être traitées sans antibiotiques.
La plupart des femmes contractent leur infection urinaire au lit ou parce qu'elles ne boivent pas suffisamment, et non pas par exemple après s’être assises sur une pierre froide. Pendant et après tout rapport sexuel, les bactéries intestinales ont le champ libre pour s'infiltrer dans le vagin par les voies urinaires et ainsi atteindre la vessie. Mais de nombreuses femmes qui ne sont pas actives sexuellement souffrent également de cystites. Besoin accru d'uriner, sensation de brûlure à la miction, urines troubles et malodorantes, tiraillements douloureux dans l'abdomen – la cystite aiguë bat son plein. Si cette inflammation des voies urinaires inférieures se répète plus de deux à trois fois par an, on parle de cystite récidivante.
En cas de douleurs au niveau des reins ou dans le dos, de sang dans les urines ou de fièvre, il est important de consulter rapidement un médecin car, dans les cas les plus graves, l'inflammation peut remonter jusque dans les reins et provoquer une pyélonéphrite, une maladie à prendre au sérieux.
Heureusement, cette complication est relativement rare. Mais comment se débarrasser d'une cystite récidivante? Et surtout, que peuvent faire les femmes pour éviter de devoir prendre des traitements antibiotiques à répétition?
Les résistances croissantes aux antibiotiques ont de quoi inquiéter. Peu de nouveaux antibiotiques sont encore développés aujourd'hui. Les infections aux bactéries multirésistantes peuvent donc devenir un problème sérieux. Bien souvent, on ne laisse pas le temps à notre organisme d'activer ses propres mécanismes de guérison. On se tourne beaucoup trop rapidement vers les antibiotiques. Il serait pourtant plus judicieux de commencer par traiter les cystites non compliquées au moyen d'un phytomédicament. De plus, en cas de sensation d'infection, il est important de boire beaucoup (deux litres et demi à trois litres par jour) et de prendre une préparation diurétique à base de plantes pendant trois à cinq jours, comme les dragées pour les reins et la vessie.
Certains composants actifs, comme le bouleau, possèdent des propriétés diurétiques qui favorisent l'élimination des urines et augmentent l'écoulement par les reins, l'uretère, la vessie et les voies urinaires. La verge d’or a également un effet diurétique et, surtout, anti-inflammatoire. La busserole est connue depuis très longtemps pour ses propriétés antibactériennes. Dans le cas d'une cystite, les douleurs sont généralement le symptôme prédominant. Le traitement s'accompagne donc souvent d'un antidouleur anti-inflammatoire.
Avant de prendre un antibiotique, les femmes concernées devraient tout d'abord donc recourir aux dragées pour les reins et la vessie, suffisamment dosées (prendre deux dragées trois fois par jour), veiller à boire beaucoup et prendre un anti-inflammatoire au cours des trois premiers jours.
L'application d'une bouillotte et du repos peuvent également favoriser la guérison. La prise d'un antibiotique n'est recommandée que si la sensation d'inflammation ne s'améliore pas après trois jours ou si les douleurs sont toujours présentes après cinq jours. Bien entendu, si les troubles s'accompagnent de fièvre ou de douleurs au niveau des reins, il ne faut pas attendre.
Une analyse et une culture d'urine doivent alors être effectuées, surtout en cas de cystite récidivante, afin de prescrire à la patiente l'antibiotique le plus adapté. Mais même si une antibiothérapie est nécessaire, une préparation diurétique et antibactérienne à base de plante peut constituer un traitement complémentaire judicieux. En règle générale, les résultats de la culture d'urine sont disponibles en trois jours. Afin de ne pas prendre un antibiotique à l'aveugle, avant l'obtention des résultats d'analyse, il est conseillé de commencer le traitement par un phytomédicament et un antidouleur anti-inflammatoire. Vous éviterez ainsi la prise inutile d'antibiotiques et le risque de développer des résistances.
Source: Phytopower statt Antibiotika, Marlies von Siebenthal, Sprechstunde Dr. Stutz, 11.2014 (en allemand)